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Tout comprendre sur le bitcoin en 10 questions

1 – Bitcoin, c’est quoi ?

C’est une monnaie numérique, d’où son nom, qui permet de transmettre par internet – et de façon anonyme – des pièces virtuelles impossibles à falsifier, directement d’un utilisateur à un autre, à la manière de l’argent liquide. Contrairement aux devises traditionnelles, cette crypto-monnaie n’est ni « frappée » ni administrée par une Banque centrale et un Etat. Elle a même été conçue avec l’objectif précis de se débarrasser d’organismes de contrôle. Elle est donc générée et gérée par des algorithmes associés à un gigantesque réseau pair à pair (P2P). Bitcoin utilise par ailleurs des outils de chiffrements complexes pour sécuriser parfaitement les transactions, ce qui rend, là encore, les tiers de confiance inutiles.
Chaque « pièce » bitcoin est en réalité une suite de signatures numériques. Lorsqu’elle est transmise, une pièce contient la clé de chiffrement publique de son propriétaire. Et quand elle « change de main », elle est signée par la clé privée de son ancien propriétaire, avant d’acquérir la clé publique de son nouveau possesseur. Les algorithmes imaginés par ses développeurs gèrent toutes ces transactions. Elles sont enregistrées dans un immense livre de comptes distribué, le blockchain, à la fois public et anonyme. Ceci interdit aux petits malins de piéger le système, notamment en tentant de répliquer des pièces.

 

2 – Qui l’a créé et quand ?

Un mystère plane toujours sur l’identité de Satoshi Nakamoto, celui qui, en 2008, a posé les bases du Bitcoin, par le biais d’un article scientifique (PDF) aussi concis que complexe. Nakamoto a toujours cherché à rester anonyme : il communiquait par mail cryptés avec ceux qui ont collaboré à la mise en oeuvre de Bitcoin et a disparu des écrans peu après avoir lâché son monstre sur la Toile.

Surprise : au mois de mars 2014, Newsweek publie un long article qui révèle l’identité du créateur des précieuses pièces. Il s’agirait d’un certain Dorian Nakamoto, un japonais naturalisé américain de 64 ans dont le prénom originel était bien Satoshi. Mais l’enquête de Newsweek est très contestée : Dorian Nakamoto nie avec vigueur avoir conçu Bitcoin et les internautes doutent que son profil corresponde à celui de l’expert en cryptographie qui a conçu un système aussi savant.

 

3 – Comment sont fabriqués les bitcoins ?

Comme toutes les devises, les bitcoins ne se trouvent pas sous le sabot d’un cheval. Pour autant, contrairement aux autres monnaies, ils ne s’impriment pas, ne se frappent pas… Imaginez plutôt qu’ils sont minés comme un métal précieux. Ce n’est toutefois pas d’une pioche dont on a besoin pour trouver cet or numérique, mais d’un ordinateur capable de résoudre des calculs éminemment complexes. Il faut faire en effet (beaucoup) d’efforts pour miner un bitcoin, car les pièces, créées ex-nihilo par le protocole lui-même, sont volontairement peu nombreuses – c’est ce qui leur donne leur valeur. On sait d’ailleurs déjà qu’à la fin, quand on aura miné tous les bitcoins, il n’y an aura que 21 millions en tout et pour tout ! Sachant que 12,5 millions de bitcoins ont déjà été produits.
Miner recouvre donc une réalité moins épuisante que dans Germinal : il s’agit de demander à un ordinateur de résoudre un calcul mathématique très élaboré afin de valider de façon certaine une série de transactions. Une course au meilleur mineur s’établit sur le réseau Bitcoin toutes les 10 minutes. Et 25 bitcoins sont alors donnés en récompense à l’ordinateur qui parvient à résoudre ce calcul en premier.
Nous sommes malheureusement très loin de l’époque bénie où il suffisait d’installer le logiciel Bitcoin sur son PC et d’utiliser son petit processeur (CPU) pour récupérer des pièces. Car une course effrénée à l’équipement s’est installée : les mineurs ont d’abord migré vers les processeurs des cartes graphiques (GPU) plus rapides pour résoudre les calculs. Ensuite sont arrivés les circuits logiques programmables (FGPA), qui offrent un meilleur rapport entre énergie consommée et BTC générés. Désormais, le minage de BTC fait de plus en plus appel à des ASIC, des circuits hyperspécialisés, conçus pour réaliser une tâche unique. Ils sont plus performants et plus économes.

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Cette course à la puissance et à l’économie d’énergie est autant motivée par la volonté de récupérer davantage de bitcoins que par la nécessité de fournir toujours plus de puissance de calcul pour. En effet, l’algorithme qui gère la cryptomonnaie rend le calcul plus complexe au fil du temps pour maintenir une progression constante de la production de bitcoins. Installer un logiciel sur son ordinateur est donc désormais un peu vain.
En revanche, il est possible, pour les plus motivés, d’acheter ou de louer des serveurs de minage ou de rejoindre un pool de mineurs, un groupe de fans, qui se réunissent pour accumuler leur puissance de calcul et se partager ensuite les éventuels bitcoins générés.

 

4 – Comment achète-t-on des bitcoins ?

La majeure partie des possesseurs de bitcoins ne les ont pas minés, ils les ont simplement achetés sur une plate-forme d’échange contre des euros, des dollars ou toute autre monnaie « réelle ». Il en existe des dizaines, mais il est fortement recommandé utiliser une plate-forme des plus sérieuses. On rappelle l’épisode récent et malheureux de Mt.Gox. Elle était encore il y a peu la bourse d’échange la plus populaire, et s’est effondrée en laissant sur le carreau des centaines de milliers de clients sans leurs bitcoins.

On conseillera donc une plate-forme qui stocke les bitcoins « à froid » (hors ligne), ce qui limite les possibilités de hack. En France, on recommande notamment Bitcoin Central, une entité 100 % française, ou de Kraken, par exemple. Une fois inscrit et après avoir montré patte blanche – copie d’un RIB, justificatif de domicile, scan de pièce d’identité – vous pourrez échanger de l’argent réel contre des bitcoins, ou inversement. On vous conseille tout de même de commencer avec des petites sommes : rien ne vous empêche de n’investir que dans quelques centimes de bitcoin.

 

5 – Bitcoin, BTC ou XBT ?

Si vous vous intéressez un peu au Bitcoin, vous savez que son abréviation la plus courante est BTC. Mais en creusant davantage, vous avez peut-être eu à faire à une autre notation : XBT. C’est l’appellation « financière » reconnue pour Bitcoin. A défaut d’être officielle, elle est conforme aux normes en vigueur sur les marchés. BT désigne Bitcoin, tandis que le X signifie que cette monnaie n’est liée à aucune nation, aucun pays. Ainsi, sur le même principe, on trouve XDG, pour le DogeCoin.

Attention XRP, qui ressemble de loin à ces appellations et qu’on rencontre aussi sur les plates-formes d’échange, ne correspond pas à une devise mais à un système, Ripple, dont l’objectif est de « permettre des transactions financières sécurisées, instantanées et presque gratuites à l’échelle du globe » aussi bien avec des devises centralisées qu’avec des cryptomonnaies.

 

6 – Comment les conserve-t-on ?

Si vous disposez d’un compte sur une bourse d’échange, vos Bitcoins seront stockés par celle-ci. Mais vous pouvez aussi décider de les conserver « à la maison », de préférence sur un disque dur externe non connecté au Net.
Il vous suffit par exemple de télécharger le portefeuille Bitcoin de votre choix depuis le site officiel pour stocker vos pièces sur votre ordinateur. Attention cependant : si vous effacez votre disque dur ou qu’il tombe en panne, vous perdrez définitivement votre argent numérique ! Et si votre ordinateur est connecté à Internet, il peut également être la cible de pirates… Autre solution, opter pour un portefeuille de papier (comme ceux que proposent BitcoinpaperWallet.com par exemple). Mais gare, là encore, à ne pas perdre le précieux document !

 

7 – Que peut-on acheter avec ? Et où ?

Crevons l’abcès : oui, Bitcoin peut avoir des usages illicites : achats de drogue, de services pas très légaux, etc. Les nombreuses affaires autour de Silk Road en sont une preuve irréfutable. Elles apportent aussi de l’eau au moulin de ceux qui cherchent à diaboliser cette monnaie virtuelle.
Car Bitcoin a aussi et surtout des usages tout à fait légaux. La liste des produits et services qui peuvent être achetés avec des bitcoins, assez impressionnante, est recensée sur un des sites liés au projet. Cela va de l’hébergement en ligne au matériel électronique, en passant par des produits alimentaires !
Bitcoin commence même à quitter la sphère dématérialisée pour arriver dans notre vie quotidienne. Les premiers distributeurs de billets à partir d’un compte Bitcoin ont fait leur apparition dans plusieurs pays, comme les Etats-Unis ou la Grande Bretagne. Par ailleurs, de plus en plus de commerces physiques recourent à cette cryptomonnaie. Même Richard Branson, le célèbre patron de Virgin, accepte les paiements en BTC pour ses voyages aux frontières de l’espace avec Virgin Galactic !

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8 – Le bitcoin est-il divisible ?

Oui ! La question peut paraître stupide mais que fait-on quand on veut, par exemple, payer en bitcoin un café à 40 cents d’euro, sachant qu’un BTC vaut aujourd’hui environ 462 euros.
La réponse est simple, on paie en centibitcoin (0,01 BTC, 1 cBTC), en millibitcoin (0,001 BTC, soit 1mBTC), en microbitcoin (0,000001) ou encore en « satoshi », du nom du créateur de cette monnaie, qui équivaut à 0,00000001 BTC. Le satoshi étant la plus petite unité du Bitcoin.

Pour les gros achats, on pourra compter sur les decabitcoins, notés daBTC, les hectobitcoins (hBTC), les kilobitcoins (kBTC) ou encore les MBTC, pour megabitcoin, soit 1 000 000 de bitcoins. Pour aller jusqu’au bout, un MBTC équivaut à beaucoup de cafés à 40 cents d’euro, soit environ 0,000621566 BTC. On vous laisse faire les tableaux de conversion.

 

9 – Quel est l’intérêt du Bitcoin ?

Pour répondre à cette question, donnons la parole à Gavin Andresen, un des ingénieurs qui ont peaufiné le protocole et le système Bitcoin. Il expliquait ainsi l’intérêt de Bitcoin à la journaliste de Newsweek qui a peut-être découvert qui est réellement Satoshi Nakamoto, le créateur de BTC : « les geeks sont très enthousiastes à propos de Bitcoin parce que c’est la façon la plus efficace de mener des transactions financières. […] Pour toute personne qui a déjà essayé d’envoyer de l’argent à l’étranger, il est facile de voir à quel point une transaction Bitcoin est plus simple à l’international. C’est aussi simple que d’envoyer un mail ».

Au delà de sa simplicité, Bitcoin permet aussi de se passer de tous les intermédiaires – comme les banques ou les fournisseurs de solutions de paiements (comme Paypal, Visa ou Mastercard) -, qui deviennent inutiles. Un commerçant qui accepte les bitcoins n’a ainsi aucune commission à payer à personne, et reçoit immédiatement son paiement numérique, comme s’il s’agissait de liquide !

On pourrait, pour les plus aventureux, ajouter un autre intérêt : celui de la spéculation des premiers âges d’une technologie encore jeune. Une période où on peut faire fortune ou être ruinée… en quelques heures.

 

10 – Existe-t-il d’autres monnaies similaires ?

Oui ! Si Bitcoin est assurément la plus célèbre et la première des crypto-monnaies, elle n’est pas la seule. Des dizaines de monnaies virtuelles, dont la création repose sur le même principe de résolution d’opérations mathématiques complexes, existent. On peut ainsi citer, parmi les plus intéressantes et actives, Litecoin, DogeCoin ou InfiniteCoin.
Toutefois, une grande majorité de ces monnaies alternatives est pour l’instant très largement soumise à des spéculateurs qui jouent sur leur valeur sur de très courtes périodes de temps, qui les transforment en terrain miné pour les utilisateurs peu éclairés.

Par ailleurs, dans les mois et années à venir, on devrait voir apparaître une autre espèce de monnaie virtuelle, adopté par de petits pays ou des communautés. Ainsi, en Islande, un groupe de passionnés de cryptomonnaies ont créé l’AuroraCoin, basé sur LiteCoin, et en distribuent les pièces aux 330 000 habitants de leur petit pays.

Une autre génération de monnaies virtuelles est en train d’éclore qui pourrait ouvrir la porte à de nouveaux services et de nouvelles approches dans de nombreux aspects de notre quotidien, notamment pour tout ce qui est des prêts, des financements participatifs, de la contractualisation des ventes, etc.

A Propos Yefien

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