Un appel à dénoncer le harcèlement sexuel est devenu viral sur le réseau social Twitter ce week-end, sous le hashtag #balancetonporc, donnant lieu à de multiples témoignages visant des agresseurs quasi-exclusivement anonymes, dans la foulée du scandale Weinstein aux Etats-Unis.
C’est un hashtag comme il en fleurit tous les jours sur Twitter. Mais celui-ci a une portée plus que symbolique. #BalanceTonPorc (« Balance ton porc ») est la déclinaison française de #MyHarveyWeinstein, lancé par l’écrivaine canadienne Anne T. Donahue en plein scandale Harvey Weinstein – ce producteur américain accusé d’harcèlement et d’agressions sexuelles. Les messages qui l’accompagnent dénoncent les actes odieux que subissent quotidiennement certaines femmes au travail, citations à l’appui.
La journaliste Sandra Muller, de la Lettre de l’audiovisuel, est à l’initiative de ce mouvement lancé vendredi soir.
Elle a même témoigné dans la foulée : « Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit» lui aurait déclaré un ex-patron de chaîne de télé.
Ce témoignage, très partagé sur le réseau, en a engendré d’autres, tout aussi effrayants sur la réalité du petit monde de l’audiovisuel français.
Ce dimanche, à 13H00, le hashtag #balancetonporc cumulait 26.900 tweets. Figurant depuis minuit dans le top 10 des hashtags les plus populaires, il était passé numéro un à 6H00 du matin. Un emballement qui «n’étonne absolument pas» Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). Selon lui, «il y a quand même un peu cette idée qui circule que si les choses n’avancent pas aussi vite (en matière de lutte contre le harcèlement, ndlr), c’est parce que les victimes elles-mêmes n’en parlent pas suffisamment». La déferlante de témoignages sur Twitter, «pour moi, c’est la preuve du contraire. Il suffit qu’on leur offre les moyens d’en parler» conclut la militante.